Correspondances
"Ahora viejo y sin fuerzas, sólo tú eres la inspiración de lo que en mí agoniza. […] Ven, te ruego, calma mi angustia y lo senil de mis antojos."
"Mi llanto y mi voz son mis espantos. Grito, en el abismo, sin eco y sin resuello. […] Lléveme con usted al mismo abismo, donde grito y ruego que lo quiero. Deje Ud. allí crecer mis besos y esos besos suyos bajo el solde la esperanza y en silencio, como crecen las flores, en esa tierra suya donde vieron nacer su hombría y sus desvelos."
Manuela Saenz, Simon Bolivar ; deux noms, deux destins intimement liés à l’histoire de l’Amérique latine du début du 19ème siècle.
Les deux personnages historiques inscrivent leurs vies et desseins dans une perspective profondément humaniste. Des existences marquées par les luttes idéologiques pour l’indépendance et celles, plus personnelles, pour l’accomplissement de soi dans une époque en pleine mutation.
L’intervention « Correspondances » nous invite à nous immerger dans deux histoires en miroir : la Grande, l’universelle et celle, d’amour, vécue dans toute sa singularité.
Le témoignage manifeste de l’idylle tintée des passions, des espérances, des doutes et des silences est consigné sur le papier des correspondances épistolaires échangées entre Manuela et Bolivar de 1822 jusqu’en 1830, à la mort de ce dernier.
« Correspondances » propose, au travers de conversations de chambre, une transposition sonore et théâtrale des échanges écrits.
Les salons respectifs des deux amants et les objets de l’histoire qui les habillent se font, le temps de 3 actes, les avatars fantasmés de l’idylle, nous amenant à réfléchir par là même sur les chemins escarpés sur lesquels s’est construite la mémoire historique.